En développant la thérapie narrative, Michael White et David Epston se sont inspirés des idées post modernes concernant l’identité. Ces idées proposent une alternative à la métaphore de l’identité exprimée en termes de  « surface/profondeur » qui est la métaphore préférée de la modernité.

Michel Foucault a suggéré que les théories modernistes concernant l’identité constituent un ensemble de « vérités » normatives qui ont le pouvoir de façonner nos vies et nos relations. Foucauld avançait que l’ensemble des exigences normatives concernant la manière dont nous devrions vivre se trouve reproduit et conforté dans tous les domaines de la vie, y compris le secteur de la santé, le secteur social et le contexte du travail thérapeutique. L’ensemble des exigences normatives, finit par accéder au statut de vérités, ces vérités servant ensuite aux personnes a se mesurer et s’évaluer les unes par rapport aux autres. Le pouvoir moderne décrit par Michel Foucault est un pouvoir sans centre que nous nous infligeons les uns aux autres et que nous nous infligeons à nous même en continu.

Ces conceptions concernant la manière dont le pouvoir et les exigences normatives agissent dans la vie des gens sont des notions clés de l’approche narrative. La conception moderne de l’identité invite le thérapeute à se focaliser sur ce qui est supposé  être par rapport à des normes. Mon patient a-t-il une humeur normale, une sexualité normale, une productivité normale ? Ces exigences et discours normatifs se trouvent reflétés et soutenus dans les rapports d’évaluation, mesures de résultats, jugements et avis d’expert, que les professionnels sont invités à formuler sur la vie des gens.  Ainsi, des spéculations concernant la vie et l’identité des personnes peuvent passer de discours normatifs à discours prescriptifs pour finalement devenir des discours de vérité. Cela a pour effet de limiter les orientations qui s’offrent aux personnes pour faire des choix dans leur vie, de restreindre les possibilités  en limitant le territoire des possibles  à l’intérieur d’espaces déterminés par des normes, ces normes finissant par des conclusions diagnostiques et péremptoires concernant la valeur d’une personne.

Michael White disait : « Si nous voulons promouvoir le sentiment d’initiative personnelle dans la vie des gens, et les encourager à vivre de nombreux possibles, y compris  des possibles qui se situent en dehors des discours normatifs, alors nous devons prendre position à l’égard des relations de pouvoir véhiculées dans les discours normatifs. »

Le thérapeute narratif est invité à s’intéresser alors à des conceptions du moi alternatives qui ne sont pas forcément véhiculées par la norme et le « politiquement correct ». La thérapie narrative est à cet égard une thérapie politique. En effet, le projet de beaucoup de psychothérapeutes est d’aider les gens à vivre mieux, à trouver une place dans le système social et de rester neutre et bienveillant a l’égard du système lui-même ; pourtant il n’est plus à démontrer que certains systèmes, certaines institutions, contribuent activement à la souffrance des personnes : le système n’est pas neutre ni nécéssairement bienveillant.

Si nous considérons l’identité non comme fixée ou mono histoire, mais comme multi histoires, fluide, et toujours dans un processus de « devenir » autre chose au travers de nos expériences de vie sociales et politiques, nous pouvons alors nous positionner en relation avec les personnes d’une manière qui active les possibilités qu’elles préfèrent pour leur vie.

Beaucoup de pratiques en thérapie narrative ont pour but de permettre aux personnes de se réengager dans leur propre histoire. Il ne s’agit pas d’un réengagement qui consisterait à faire un recadrage de l’expérience de vie des gens en substituant comme le dit Michael White à l’orientation du « verre à moitié vide » celle du « verre à moitié plein » au sujet des évènements et expériences de leur vie. Il ne s’agit pas de remplacer une « mauvaise » histoire contre une « bonne » histoire. De cette façon la pratique de la révision de l’histoire, comme la pratique du recadrage courrent toutes les deux le risque de contribuer au développement d’expériences identitaires et de vie à une seule histoire.

La pratique de la thérapie narrative souhaite contribuer à fournir des options pour se réengager avec son histoire  en faisant émerger  des expériences identitaires et de vie à plusieurs histoires. Cette pratique ne contribue pas seulement au développement des ressources narratives des personnes, mais leur donne aussi la possibilité de changer leur relation à leurs propres histoires.

Pour se faire le thérapeute narratif est invité à se poser régulièrement certaines questions à propos de son travail : Jill Freedman et Gene Combs nous en donne des exemples :

1. Suis-je à la recherche de plus d’une description ?
2. Mon écoute me porte-t-elle à comprendre comment la réalité expérimentée ou vécue par cette personne a été construite socialement ?
3. Quel langage est ici mis en avant ? Est-ce que j’essaie d’accepter et de comprendre les descriptions linguistiques de cette personne ? Si j’offre une distinction ou une typification dans mon langage, pourquoi suis-je en train de le faire ? Quels sont les effets des différentes distinctions linguistiques qui sont mis en avant dans cette conversation thérapeutique ?
4. Quelles narrations soutiennent les problèmes de cette personne ? Y a-t-il des narrations dominantes qui oppriment ou limitent la vie de cette personne ? Quel récit marginal suis-je en train d’entendre ?  Y a-t-il des indices, des récits marginaux qui n’ont pas encore été exprimés ? Comment pourrais-je inviter cette personne à s’engager dans une « insurrection » de connaissance autour de ses récits marginalisés ?
5. Est-ce que je mets l’accent sur les significations à la place des faits ?
6. Suis-je en train d’évaluer cette personne ou est-ce que je l’invite à évaluer un large domaine de choses (par exemple comment la thérapie marche, quelles sont les directions préférées dans sa vie) ? Suis-je en train de situer mes avis dans mon vécu personnel ? Suis-je transparent quant à mon contexte, mes valeurs, mes intentions, de façon à ce que cette personne puisse évaluer les effets de mes préjugés ?
7. Suis-je bloqué dans un raisonnement « pathologisant » ou normatif ? Sommes-nous en train de définir les problèmes en collaboration à partir de ce qui est problématique dans le vécu de cette personne ? Est-ce que je me tiens à l’écart des hypothèses d’experts ou des théories ?

L’ensemble de ces questions invitent le thérapeute narratif à adopter une posture réflexive sur sa propre pratique. Il est, invité à s’interroger sans cesse sur ce que ses interventions véhiculent de pression normative.

L’individualisme  de nos grandes cités peut conduire à considérer le monde social comme fait d’individus isolés et méfiants les uns envers les autres. Le souci de soi-même étant la dimension de référence autour de laquelle se construisent souvent nos vies actuelles, la peur d’être méprisé nous habite et nous nous efforçons sans cesse d’être meilleurs que les autres. Les relations y sont à l’extrême considérées comme un manque d’autonomie.

Pour Kenneth et Mary Gergen envisager une perspective relationnelle nous fait reconsidérer la vie avec les autres. Ce que nous avons défini jusqu’ici comme des processus mentaux deviennent des processus relationnels et le Soi relationnel nait alors de nos relations avec autrui. Cette conception du monde à des conséquences importantes pour la pratique de la psychothérapie.

La thérapie narrative considère que la relation est première, qu’elle est constitutive de l’être.

 

Entrée en relation avec l’autre

Construire la relation avec d’autres personnes dans la perspective que nous suggérons c’est envisager la rencontre comme un étonnant contact avec la réalité de l’autre, une aventure créatrice, une percée vers quelque chose de nouveau. La relation se centre dans l’autre. « Rencontrer un être humain signifie être tenu en éveil par une énigme » nous dit Levinas. Faire connaissance avec l’autre nécessite que nous soyons ouverts à ce que l’autre va faire connaitre de lui-même. Il ne s’agit d’ailleurs pas tant de connaissance qui implique classement et jugement mais plutôt de reconnaissance. La rencontre ne vise pas la certitude de la connaissance mais plutôt la reconnaissance comme acceptation de l’altérité. Pour favoriser le processus de la rencontre entre thérapeutes et clients Harlène Anderson propose d’adopter une position dite de « non savoir ». L’art de ne pas savoir est une manière d’être en relation, c’est une attitude d’humilité devant l’inconnu de l’autre. C’est une position qui renonce à la position d’expertise dans laquelle la plupart des écoles de psychothérapie souhaitent engagé leurs membres surtout dans le contexte des discutions sur le remboursement des psychothérapies par les caisses d’assurances maladies.

La thèse soutenant l’utilité d’une position de non savoir n’est pas à comprendre comme un éloge de l’ignorance, il s’agit plutôt d’un changement d’orientation : le psychothérapeute narratif est invité à travailler avec son client plutôt que sur lui.

Pour Harlène Anderson la position de non savoir est une « attitude philosophique », une manière d’être en relation avec son semblable. Le thérapeute est considéré comme un expert en processus : il sait comment s’engager et participer avec son client à un processus. Le client quant à lui est l’expert des expériences de sa vie, il devient l’enseignant et la position du thérapeute ressemble à : « je suis venu apprendre quelque chose de vous » Lorsque le thérapeute narratif reçoit plusieurs personnes ou une famille il veut que chaque personne participant à la conversation sentent que sa version est aussi importante que celle des autres, c’est une attitude de multi partialité plutôt que de neutralité.

Michael White et David Epston envisagent quant à eux la question du pouvoir à partir de Michel Foucault pour qui pouvoir et savoir sont inséparables. Pour le néo-zélandais et l’australien les techniques thérapeutiques doivent aider les personnes à identifier les savoirs unitaires et les discours de  « vérité » qui les assujettissent, pour pouvoir s’en séparer. Il s’agit de permettre aux personnes d’acquérir un point de vue réflexif sur leur vie pour que de nouvelles options deviennent disponibles. Reprenant Foucault ils considèrent que le thérapeute doit promouvoir de nouvelles formes de subjectivité en refusant le genre d’individualité qui nous a été imposé depuis des siècles.

La responsabilité principale du psychothérapeute narratif est alors de favoriser la mise en place d’une relation avec ses clients favorisant la création de nouvelles possibilités et l’émergence de savoirs négligés.

 

Entrée en relation avec les problèmes 

Pour le psychothérapeute narratif ce sont des histoires qui construisent les problèmes, même si ces histoires ont été utiles à un moment donné. La première tache du clinicien est alors d’identifier et d’interroger ces histoires. Le psychothérapeute narratif s’attache à accepter et à valider l’expérience vécue par les clients et les idées qu’ils se font sur leur vie tout en s’assurant de découvrir et d’amplifier des possibilités de changement. La tendance existe dans certaines thérapies constructivistes à déconstruire très vite la réalité du client. Nous préférons que les thérapeutes soient attentifs aux récits du patient qui décrivent ses tourments et qui nous sont adressés car ils contiennent souvent d’autres récits moins saturés par le problème et qui sont autant d’opportunités à la recherche de l’antonyme du problème : c’est-à-dire de tout ce que le problème n’est pas. Les différentes théories ressemblent comme le dit Lynn Hoffmann « à des paires de lunettes qui vous font prendre conscience que ce que vous avez perçue comme immuable et éternel, est constitué d’une certaine manière et peut être vu d’une autre. Vous ne vous rendez pas compte qu’un fait n’est qu’une opinion avant d’être touchés par la découverte d’un autre fait tout aussi convainquant et exactement contraire au premier. Les deux faits se présentent alors dans un cadre plus large qui vous permet d’alterner ou de choisir. En abandonnant toute certitude morale ou scientifique, votre construction sociale élargit le champ des choix possibles. »

Déconstruire consiste avant tout à interroger les clients sur leurs idées, sur leur système de référence, sans apporter pour autant des récits alternatifs, ni de jugement de valeur, ce questionnement créer les conditions d’une réflexivité propice à revisiter ses savoirs unitaires. Les enchainements des questions/réponses vont constituer des boucles réflexives que Karl Tomm classe en deux catégories : les boucles étranges et les boucles charmées. « Une boucle étrange dénote un processus réflexif ou le renversement de niveaux aboutit à un changement majeur de sens, une boucle charmée, décrit un processus réflexif au cours duquel le renversement aboutit à un maintient et une intensification du sens » dans le cadre de la déconstruction se sont plutôt des processus étranges qui sont utilisés, dans le cadre du travail de reconstruction de nouveaux récits les processus réflexifs charmées permettent souvent de développer une situation d’exception en vue de sa généralisation.

Guy de Maupassant dans son texte «  Le roman » publié en 1887 écrit :

« ….Raconter tout serait impossible, car il faudrait alors un volume au moins pour chaque journée, pour énumérer les multiples incidents insignifiants qui emplissent notre existence. Un choix s’impose donc…Voilà pourquoi l’artiste, ayant choisi son thème, ne prendra dans cette vie encombrée de hasard et de futilités que les détails caractéristiques, utiles à son sujet, et il rejettera tout le reste , tout l’à-côté. »

Nous sommes tous les artistes de nos vies et nous laissons de coté une foule d’incidents qui à partir d’un autre thème de nous même auraient pu devenir des pièces maitresse de notre roman personnel. Le rôle du psychothérapeute narratif est de partir à la pèche de ses autres récits possibles de soi-même. Les questions à résultat unique constituent une forme d’investigation destinée à identifier des scories, des traces de ces autres récits possible de soi. Il s’agit de questions qui se réfèrent à des évènements peu fréquents dans le contexte des récits habituels du client sur lui-même. Elles sont uniques aussi dans le sens ou elles s’appliquent à des expériences singulières, pour une personne singulière. Les questions du thérapeute aident à élaborer de nouvelles histoires en relation avec la compétence du patient et lui permettent une réécriture de son roman personnel à partir de ces éléments laissés précédemment dans l’à-côté.

Ces types de procédés narratifs, propices à favoriser les activations de déconstruction/reconstruction de nouveaux récits, de nouvelles possibilités, sont loin d’être exhaustif. Cette présentation n’a d’ailleurs pas comme ambition de lister l’ensemble des procédés narratifs propice à créer une différence sur laquelle de nouveaux récits puissent se construire, car les possibilités sont en fait infinies.

Il ne faudrait pourtant pas penser que l’histoire de Soi, nouvelles est la « nouvelle réalité ». Croire que l’on est « un bon mari » ou « un bon père » est aussi enfermant que de croire que l’on est « un mauvais mari » ou « un mauvais père ». Dans les deux cas il s’agit d’histoires unidirectionnelles, et même si chacune peut être très productive dans une série de contexte et de relations, elles limitent considérablement les possibles. S’inscrire dans une, et unique définition de soi, signifie que l’on renonce à un grand nombre d’autres identités de soi aussi possibles, et aux avantages qu’elles permettent dans toute une gamme de contexte.

Le psychothérapeute narratif considère un grand nombre de description de soi possible et encourage à ne s’inscrire dans aucune exclusivement. Ainsi il encouragera ses clients à explorer différents récits d’eux même mais découragera d’adopter un de ces récits comme « vérité du soi » Comme le dit Kenneth Gergen « les constructions des récits demeurent donc fluides, ouvertes aux marées changeantes des circonstances, aux formes de danses les plus riches ». La psychothérapie narrative considère que la relation est prioritaire par rapport au moi. Le moi se réalise au travers des relations.  Ce sont les diverses formes de relations qui engendrent ce que nous considérons comme l’identité des personnes. Je suis une autre personne avec mes enfants, avec mon chef de service, avec un ami, et pourtant j’ai le sentiment d’une certaine forme de permanence de Moi-même tout en étant en changement permanent.

Remplacer une narration génératrice de souffrance par une narration plus fonctionnelle, ne suffit pas, car cela confirmerait l’illusion qu’il est possible d’avoir une série de principes ou de code applicable quelle que soit le contexte, une formule généralisable de soi. Il nous parait préférable de créer avec les consultants un climat relationnel basé sur l’échange, c’est-à-dire une relation ou les personnes vivent l’expérience de se sentir écouté, d’avoir chacun son point de vue et de se sentir compris et peut être accepté, et en même temps une démarche qui ne valide pas automatiquement les prémisses des clients, comme c’est le cas  parfois dans les reformulations empatiques.

Nous pensons en effet que le changement  est une construction relationnelle de nouveaux récits sur soi-même et sur ses relations avec le monde.  Cette construction devrait rester ouverte à la complexité et au mouvement du temps c’est-à-dire à une reconfiguration narrative continue. Nous pensons que le changement vient de notre manière d’être en relation, une manière d’être qui implique, modestie, respect, responsabilité. Une manière d’être en relation fondée sur une éthique de la liberté de choix et de la relation à l’autre.

Kenneth Gergen rend attentif au fait qu’il est insuffisant de faire négocier le patient et le thérapeute à propos d’une nouvelle forme de compréhension de soi qui semblerait réaliste ou esthétique, qui se renforcerait au sein de la scène psychothérapeutique. La question importante est de savoir si la nouvelle forme de sens est utilisable dans la vie de la personne en dehors de la psychothérapie. Et pour cela il est nécessaire de « socialiser les nouvelles histoires »

La santé devient dans cette conception la possibilité d’expérimenter un grand nombre de descriptions de soi sans s’engager totalement dans aucune : les constructions et les récits demeurent fluides, ouverts aux formes de jeux relationnels les plus divers. La psychothérapie comme jeux relationnel est une opportunité de faire des expériences pendant et après la séance. La « socialisation des nouvelles histoires » ou comme le dit André Grégoire la soi-cialisation c’est à dire la transformation des histoires d’identité individuelle en histoires de soi relationnelles est illustrative de ce type d’expérience. Les techniques narratives utilisées alors consistent à  rendre visible les personnages appartenant aux histoires d’une personne en posant par exemple des questions du type : «  qui dans votre entourage vous reconnaît cette compétence ? », «  Auprès de qui pouvez vous exprimer cette qualité ? », «  Qui vous aide à renouer avec cet aspect de vous même quand vous le perdez de vue ? »…. La socialisation des nouvelles histoires contribue à donner de la densité à ces nouveaux récits de soi.

En s’efforçant de donner un sens à la vie, les personnes doivent arranger leur vécu des événements en séquences qui  impliquent et qui tiennent compte de leur monde environnant. Les vécus spécifiques d’évènement du passé et du présent, ainsi que ceux qui sont prévus pour le futur sont connectés en une suite linéaire pour développer leur propre  histoire.

Cette histoire sert de contexte aux nouvelles expériences et leur donne une signification.  Une histoire peut être définie comme une unité de signification qui procure un cadre à l’expérience vécue. Selon Michael White et David Epston, les personnes contribuent à la perpétuation de leur problème par les histoires qu’elles construisent à son propos. Ils l’appellent : « l’histoire saturée par le problème »

La psychothérapie est alors conçue comme une activité politique qui n’implique pas de proposer une idéologie de remplacement, mais suppose de remettre en question les techniques qui assujettissent les gens à l’idéologie dominante, à l’histoire saturée par le problème. Ce qui est le plus subversif ce n’est pas l’opposition d’une version contre une autre, mais la cohabitation de versions multiples. Ainsi la multi vocalité est distribuée autant dans le collectif qu’internalisée.

Le rôle du thérapeute narratif  nous dit Michael White n’est pas :

  • De construire une nouvelle histoire
  • De re-cadrer l’histoire des gens
  • D’interpréter leur vie
  • De faire des compliments
  • De pointer des points positifs
  • De donner son opinion, des conseils
  • De mettre l’accent sur les points forts, les ressources

David Epston et Michael White résument leur approche narrative comme « une thérapie qui restaure la fonction d’auteur de sa vie (re-authoring therapy) et qui tente d’aider les gens à résoudre leur problème en :

1- les rendant capables de dissocier leurs vies et leurs relations des connaissances/histoires qui les appauvrissent ;

2- les assistants dans la remise en question de leurs façons d’être et de vivre les relations auxquelles  ils sont assujettis

3- encourageant les individus à redevenir auteur de leurs vies, en fonction de connaissances/histoires alternatives et de façons d’être et d’avoir des relations qui soient des résultats préférables »